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Charles De Gaulle, barbe breton

CHARLES DE GAULLE EST NÉ À VALENCIENNES ! 

 

par Elisabeth COIN, Professeur certifié de Lettres Classiques. 

Cet article est dédié à la mémoire de Monsieur Jacques MEMBRE qui m’a aidée dans mes recherches en me procurant d’intéressants documents sur la rue de la Viéwarde, 

Cet article a été publié dans la revue VALENTIANA, n° 6 de décembre 1990, et son auteur nous a transmis ce document.

 

En cette année où l’on célèbre le centenaire de sa naissance, il ne viendrait à l’idée de personne de contester le fait que le Général de Gaulle est venu au monde à Lille le 22 Novembre 1890. Pourtant la naissance d’un enfant appelé Charles de Gaulle a bel et bien été déclarée à l’état-civil de Valenciennes et l’acte figure toujours dans les registres conservés aux archives municipales… mais il s’agit d’un oncle du Général, né le 31 Janvier 1837 et déclaré le lendemain à la mairie (voir la reproduction du document). 

 

Charles de Gaulle acte de naissance

Charles-Jules-Joseph avait vu le jour au domicile de ses parents, Julien-Philippe et Joséphine de Gaulle. Le bébé fut baptisé le 6 Février en la paroisse N.D. du Saint Cordon. La cérémonie eut lieu à la chapelle de l’Hôtel-Dieu, attribuée au culte en 1804 pour remplacer N.D. la Grande détruite sous la Révolution et que l’on appelait par dérision Notre-Dame la Grange. La basilique actuelle ne fut érigée qu’en 1864. Le parrain était Charles-Louis Maillot, aïeul maternel de l’enfant et la marraine, Anne-Sophie Gaussen, sa grand-mère. 

 

LES PARENTS DE CHARLES DE GAULLE 

 

Qui étaient les parents de Charles ? J’évoquerai à grands traits leur biographie. Julien-Philippe, né à Paris le 26/12/1801 était le fils de Jean-Baptiste de Gaulle, avocat, qui fut un temps, si l’on en croit son petit-fils, directeur des postes militaires à la fin de l’Empire, et d’Anne-Sophie Gaussen qui a laissé de jolies miniatures. Après de brillantes études au séminaire St Nicolas du Chardonnet, puis au lycée Charlemagne, il ne semble pas avoir « abordé une carrière déterminée » : 

 

Entre vingt et trente ans, sa santé donnait de grande inquiétudes : il souffrait surtout de l’estomac et il était obligé de faire de fréquents séjours à la campagne. Cependant il fréquenta quelque temps une étude d’avoué et il suivit les cours de l’Ecole des Chartes qui n’était pas alors constituée comme elle l’a été depuis. Ses goûts le portaient vers l’étude de l’Histoire, surtout de l’Histoire du Moyen-Age qu’il possédait admirablement. Il lisait couramment les chan::s les plus anciennes et les plus difficiles à déchiffrer. En outre, il fréquentait les bibliothèques et préparait déjà son ouvrage capital, l’Histoire de Paris. » (Henri de Gaulle). 

 

Après la mort de son père, emporté par le choléra en 1832, il se résolut à prendre un état et entra comme professeur à l’institution de M. Louis Paradis à Lille, fondée en 1831. Qu’est-ce qui avait pu inciter ce Parisien à venir travailler dans le Nord ? Sans doute la présence d’un oncle, Auguste-Alexandre de Gaulle, dit de Gaulle de Tresnel, né en 1768 et qui «fit toute sa carrière dans l’administration des Tabacs». En 1834, Julien-Philippe quitta Lille pour prendre à Valenciennes la succession d’un certain Baury à la tête de son institution. Nous reviendrons un peu plus loin sur ce collège. 

 

Julien Philippe de Gaulle

 

Le 8 Septembre 1835, à Lille, il épousa Joséphine Maillot. fille d’un contrôleur des Tabacs, qui était née en 1806 à Dunkerque dans une famille jadis prospère, mais que l’Empire avait ruinée. Ce mariage, nous dit Henri de Gaulle, s’était conclu grâce à de Gaulle de Tresnel qui avait présenté son neveu dans diverses familles lilloises. La jeune femme allait bientôt se faire un nom dans les lettres. Son premier livre, un recueil de cantiques de 36 p., «Chants à Marie pour chaque jour du mois de Mai» parut à Lille en 1836 chez Lefort qui publia ensuite beaucoup de ses romans. Si cette «intrépide polygraphe» (Jean Lacouture) a abordé tous les genres, la biographie (Chateaubriand ; O’Connell, le libérateur de l’Irlande ; le Général Drouot), l’hagiographie – avec une prédilection pour St Joseph -, le guide touristique (par ex. son «Itinéraire du Chemin de Fer du Nord», paru en 1849), le théâtre, elle s’est surtout illustrée dans le roman édifiant. Certains furent de véritables best-sellers, comme «Adhémar de Belcastel» qui fut réédité une bonne dizaine de fois ! 

 

Pierre Pierrard s’est montré sévère envers cet écrivain dont la liste des œuvres occupe 8 pages du catalogue de la B.N., mais on trouve chez M. Marcq et P. Reboul des jugements plus nuancés et je renvoie le lecteur aux pages pertinentes qu’ils lui ont consacrées. (1) 

 

Josephine de Gaulle

Joséphine de Gaulle ne semble pas avoir gardé un bon souvenir de son passage à Valenciennes qu’elle décrit comme «une ville triste, noire, aux rues tortueuses et sales ( … ). Son climat est brumeux et les canaux fangeux.» (M. Marcq, op.cit.). 

 

LES TRAVAUX HISTORIQUES DE J.-P. DE GAULLE A VALENCIENNES 

 

Tous les loisirs que lui laisse la direction de son collège, le chartiste les consacre à des recherches à la bibliothèque et aux archives municipales. Il est nommé par le préfet membre de la commission des archives départementales en tant que «l’un des traducteurs.de l’Histoire du Hainaut de Jacques Guise» (sic) (2)

 

Le 4 Septembre 1834, le maire de Valenciennes lui écrit pour le prier de faire partie de la commission qu’il a créée le 29 Mai pour «procéder au dépouillement et au classement des archives de la  ville». Les lumières d’un «homme versé dans l’étude des chartes et de l’archéologie» seront précieuses. Le 4 Avril 1835, le maire convoque Leroy, bibliothécaire municipal, Dinaux et de Gaulle, «hommes de lettres», à la première réunion de cette commission qui n’a pas encore commencé ses travaux. 

 

En 1834, de Gaulle entre au bureau de la Société d’Agriculture, des Sciences et des Arts de l’arrondissement de Valenciennes. Dans une lettre à en-tête du collège, datée du 19 Janvier 1835, il écrit au préfet son «regret de ne pouvoir accepter le titre de membre correspondant du Comité des Etudes Historiques», crée par Guizot en 1832. M. Marcq affirme que c’est «sa passion pour Jeanne d’Arc» qui l’aurait amené à formuler ce refus, mais il n’explique pas pourquoi. 

 

On trouve dans le tome IV des Archives historiques et littéraires du Nord de la France et du Midi de la Belgique, p. 453 à 461, une étude de J.-P. de Gaulle sur une «ancienne chronique en langue vulgaire de Valenciennes» conservée à la Bibliothèque de l’Arsenal. On peut lire dans ce texte anonyme du XVè siècle un pittoresque récit de la manière dont Guillaume le Bâtard, duc de Normandie, éconduit par Mathilde, la fille du comte Beaudouin de Flandre, la «prit par les tresches et «la» traîna parmi la chambre et «la» défoulla de ses piedz» ! De Gaulle consacra, dans la même revue, un article à Isabelle de Hainaut. 

 

L’année même de la naissance de Charles, son père dénicha à la bibliothèque de Valenciennes un manuscrit du XIVe siècle que l’on croyait perdu et qui provenait des fonds de l’abbaye de Vicoigne, l’Historia Britonum versificata, chronique en vers des rois d’Angleterre. Cette découverte fit l’objet d’une analyse de Félix Lajard dans le tome XXII de l’Histoire littéraire de la France (1852). 

 

LE PENSIONNAT DE LA RUE DE LA VIEWARDE 

 

J.P. de Gaulle avait élu domicile dans une maison qui appartenait à Arthur Dinaux, directeur de l’Echo de la Frontière et érudit bien connu(3). Elle était sise 27, rue de la Viéwarde, ainsi nommée, d’après l’Annuaire Ravet-Anceau, parce qu’on y trouvait des vieswariers ou «marchands de vieilles hardes» mais cette étymologie paraît douteuse. On pourrait y voir plutôt une rue de la vieille garde qui pourrait correspondre à un poste de garde dans l’ancienne enceinte des fortifications. 

 

La quasi-totalité des maisons de cette artère a disparu lors des bombardements de 1940 et la configuration du quartier a bien changé après la guerre. Quelques vieilles photos de demeures détruites, situées aux nos 11, 16 et 17, montrent des façades de style classique. Selon le témoignage de M. Membré, le no 27 était «une maison bourgeoise avec un grand portail». 

 

C’est là que J.P. de Gaulle qui habitait avec sa mère, sa femme, deux «sous-maîtres» et deux domestiques (AMV, recensement de 1836) avait installé son collège. Dans l’Echo de la Frontière et Le Courrier du Nord (daté du 28 Juin 1834), Baury fit paraître un encart pour informer le public qu’il venait de «céder son établissement» à M. de Gaulle dont il vantait «l’expérience» et la «moralité». Les archives municipales ont heureusement conservé le prospectus de lancement du collège, daté du 1er Août 1834 (document reproduit). On remarquera qu’il insiste sur l’enseignement de l’anglais et de «l’histoire de nos contrées» (et pas seulement celle de l’Antiquité). 

 

Julien Philippe de Gaulle Valenciennes

 

Le 13 Septembre, l’Echo de la Frontière recommandait le nouvel établissement: 

 

«Nous avons sous les yeux le prospectus du pensionnat que M. de Gaulle vient d’ouvrir ( … ) M. de Gaulle, littérateur instruit, de mœurs douces et d’un caractère plein d’aménité (…) sera, nous n’en doutons pas, fort vite apprécié par les pères de famille de Valenciennes». 

 

L’agrément du rectorat est daté du 23 Septembre. 

 

Sur ce document conservé aux Archives départementales (2 T 2743), on peut lire l’appréciation suivante sur le nouveau maître de pension : 

 

«M. de Gaulle présente à l’appui de sa demande des certificats réguliers. Les renseignements particuliers que le recteur s’est procurés sur ce candidat ont confirmé la bonne opinion que pouvaient donner ces certificats. M. de Gaulle doit prendre ces jours-ci le grade de bachelier ; il est très capable de subir l’examen nécessaire». 

 

D’après le n° spécial de Nord-Eclair consacré au Général (I. l’Essor, p. 16), le pensionnat comptait 15 élèves dont 10 internes. Le 27 Septembre 1836, Dinaux fait à nouveau dans son journal de la propagande pour le collège qui ne compte sans doute pas assez de pensionnaires : 

 

«( … ) nous croyons de notre devoir de recommander l’établissement de M. de Gaulle où les jeunes gens pourront puiser des connaissances solides, de bonnes habitudes, une prononciation dégagée de tout accent du pays, et se former à la fois le cœur et l’esprit.» 

 

Une page des Mémoires de la Société d’Agriculture, des Sciences et des Arts nous informe du projet de cette société de créer «une école d’agriculture, de manufacture et de commerce» (tome II, 1836, p.58). Elle serait surveillée par une commission présidée par le sous-préfet et aurait J.-P. de Gaulle pour «directeur éclairé». Cette idée fut abandonnée.

 

Jusqu’ici on ignorait les raisons qui avaient poussé la famille de Gaulle à quitter Valenciennes avant 1841, puisque son nom n’apparaît plus dans le recensement de cette année-là. M. Marcq indiquait seulement que J.-P. de Gaulle était démissionnaire le 5 Mars 1838. Les patientes investigations de M. Vangheluwe dans les archives municipales lui ont permis d’exhumer des documents totalement inédits sur les motifs de son départ. Qu’il soit ici remercié de son aide précieuse : sans lui, cet article n’aurait pas vu le jour. 

 

Le 30 Mars 1837, l’Echo de la Frontière annonce pour le jour-même la rentrée des classes au pensionnat de J.-P. de Gaulle, mais le 8 Avril paraît dans le même journal l’annonce que ses meubles, saisis par autorité de justice, seront vendus le 12 en vertu d’un jugement du 29 Mars. Le 19 Avril, Derode (l’auteur de l’Histoire de Lille qui avait été témoin au mariage des De Gaulle), alors «chef d’institution» à Esquemes, écrit au maire de Valenciennes que son ami «a dû quitter son établissement et l’état de son affaire est devenu aussi pénible qu’allarmant (sic). On le poursuit d’imputation odieuse qu’il est important pour moi d’apprécier.» Il demande au maire de lui fournir «tous les renseignements positifs» qu’il pourrait avoir sur son «infortuné confrère». La réponse du maire nous éclaire sur les causes de la débâcle financière de De Gaulle : 

 

«Si nous en jugeons d’après les apparences, M. de Gaulle avait d’abord donné trop d’extension à son établissement, sans mettre ses dépenses en rapport avec ses moyens ni avec les ressources que pouvait lui offrir le pays. Le prix de la maison qu’il avait loué (sic) était considérable et il fallait de grands frais pour que tout répondIt à l’apparence qu’offrait cette maison. 

 

Le nombre d’élèves n’a pas justifié les espérances de M. de Gaulle et il a épuisé son crédit et les créanciers ont fait vendre. C’est tout ce que nous savons de positif ; nous n’avons entendu parler d’aucune imputation odieuse (…)» (AMV J1/109)

 

Effectivement, le loyer des De Gaulle s’élevait en 1835 à 216 F et, en 1837, ils payaient 101 F de contribution. Les époux semblent avoir quitté la ville avec leur bébé avant le jugement du 22 Avril 1837 qui les condamne par défaut à la requête d’un de leurs créanciers (AMV J5/62). Ainsi s’acheva tristement le séjour de la famille à Valenciennes. J.-P. était sans doute assez peu doué pour les affaires : «Mon père, à toute époque, a fait preuve d’un désintéressement excessif», écrira Henri. 

 

Charles de Gaulle vente

 

Revenus à Paris, Julien-Philippe et Joséphine de Gaulle connurent la gêne et furent condamnés jusqu’à la fin de leurs jours à ce que Lamartine appelait les «travaux forcés littéraires». 

 

JULIEN-PHILIPPE DE GAULLE, UN HISTORIEN OUBLIÉ 

 

Le nom de J.-P. de Gaulle, auquel P. Larousse dans le supplément de son Grand Dictionnaire universel du XIXè siècle consacrait une notice de 21 lignes et qui est gravé sur la façade du Musée Carnavalet parmi ceux des historiens qui ont le mieux contribué à faire connaître le passé de la capitale, a depuis disparu des dictionnaires. et des encyclopédies et cet érudit est aujourd’hui bien oublié. Pourtant son œuvre n’a pas été négligeable. J’en donnerai ici un inventaire succinct. 

 

Dès son retour à Paris, il se consacre à plein temps à ses recherches historiques. En mars 1838, son nom apparaît pour la première fois dans les comptes-rendus des séances de l’Institut Historique, société savante fondée en 1833 par le grand «antiquaire» normand Arcisse de Caumont. La même année, il entre à la rédaction du Journal des Savans. À cette austère publication mensuelle, héritière du vénérable Journal des Sçavans (voir R.Birn, Le Journal des Savants, numéro du tricentenaire, 1965), alors dirigée par Lebrun(4) collaboraient d’illustres plumes : Littré, Villemain, V. Cousin, Sainte-Beuve, Mérimée, Renan … , mais J.-P. de Gaulle était confiné dans un emploi plus obscur, l’analyse des ouvrages nouvellement parus, et ses comptes-rendus, placés à la fin de chaque livraison, n’étaient jamais signés. Il était secondé dans cette lourde tâche par Charles si bien qu’il est quasiment impossible aujourd’hui de distinguer la part qui revient au père de celle du fils. Selon Gaidoz «le Journal des Savants ne se lit guère et ressemble un peu à une cave» (Lettre à Luzel. 20/6/1869) et Henri de Gaulle affirmait que le travail de son père était «médiocrement rémunéré». Cependant il écrivit dans cette revue jusqu’à sa mort en 1883 ! II donnait aussi des articles au Bulletin du Bibliophile et au Mémorial de la Noblesse

 

Le premier ouvrage de J.-P. de Gaulle parait en 1838 : c’est le Catalogue analytique des archives de M. le baron de Joursanvault en 2 vol., établi en collaboration avec Ch. Drummont et H. Bordier, «mais il fut l’âme de ce travail qui lui prit plusieurs mois de l’hiver 1836-37 et il l’exécuta avec une remarquable sûreté de coup d’œil.» (Revue Historique, tome XXIV. Janv.-Avril 1884) 

 

Ensuite il donna sa monumentale Histoire de Paris et de ses environs en 5 volumes dont la publication s’échelonna de 1839 à 42. 

 

«La seule édition qui en parut fut vite épuisée, mon père en avait vendu là propriété à l’éditeur Pourrat qui fit de mauvaises affaires et devint insolvable.» (Henri de Gaulle) 

 

Charles de Gaulle Histoire de Paris

 

Le cinquième tome, consacré aux communes d’Ile-de-France dans «un rayon de 20 lieues» autour de Paris est précédé d’une préface de 15 pages par Charles Nodier que de Gaulle avait dû rencontrer à la Bibliothèque de l’Arsenal que l’auteur de Jean Sbogar dirigeait depuis 1823. 

 

Dans cette introduction, Nodier passait en revue tous les ouvrages consacrés à la capitale depuis celui de Gilles Corrozet, La Fleur des Antiquitez de la Ville de Paris (1533) jusqu’à l’Histoire physique, civile et morale de Paris de l’ancien conventionnel Dulaure, parue en 1821-22, qui «eut tout le succès d’un ouvrage de parti» et qu’il qualifie de «libelle diffamatoire contre nos vieilles gloires nationales». En revanche, il vantait «les intentions saines, les vues étendues, la haute indépendance d’esprit et d’opinion» de J.-P. de Gaulle dans le livre duquel «on trouvera une volonté prononcée d’être impartial et vrai, (…) une recherche attentive des sources, un examen approfondi des institutions, une description consciencieuse des monuments». 

 

L’Histoire de Paris. divisée en 16 époques, commence en 53 av. J.c. et s’achève avec la Restauration. A la suite de l’exposé des faits de chaque période, l’auteur a placé des «notices étendues sur les institutions et les monuments religieux et civils dont la fondation se rattachait à cette époque» et des lithographies agrémentent le texte. 

 

En écrivant que son père «avait en horreur la Révolution, non seulement dans ses excès, mais ses principes, son origine et ses résultats», Henri de Gaulle a peut-être un peu exagéré le caractère partisan de ce livre. S’il est très sévère avec les Montagnards, J.-P. de Gaulle se montre plus modéré envers les Girondins dont il reconnaît le «courage» face à l’échafaud. Il est plutôt indulgent avec Bonaparte et admire l’œuvre administrative de l’Empire. Il qualifie certes Charles X d’homme «droit, sincère. et profondément dévoué aux intérêts de la France», mais il se garde d’insister sur sa chute et les événements qui «réveillent encore trop de passions pour que je puisse en donner un récit complet». 

 

Dans cette Histoire de Paris, naturellement aujourd’hui dépassée sur le plan de l’information historique, De Gaulle – malgré ses partis pris – me paraît avoir respecté la déontologie de l’historien qui «doit être assez maître de soi-même pour ne pas se laisser ni égarer par son imagination ni tromper par ses sympathies» (H.Gaidoz). 

 

J.-P. de Gaulle était membre du conseil d’administration de la Société de l’Histoire de France dont il dirigea le bulletin de 1845 à 1852. C’est pour le compte de cette société qu’il édita en 6 vol. in 8, de 1847 à 51, l’Histoire de St Louis de Le Nain de Tillemont qui était restée jusque là manuscrite (5). La Revue Historique jugeait ainsi cet ouvrage: 

 

«Son édition de l’Histoire aurait eu plus de valeur, s’il avait pu, comme Tillemont l’avait fait et comme il le désirait, marquer par des crochets les extraits d’auteurs originaux». 

 

Parmi les autres travaux de J-P. de Gaulle, citons les Notes sur la vie et les ouvrages de M.Bidauld, paysagiste, membre de l’Institut [1847] (Bidauld était le père du gendre de Jean-Baptiste de Gaulle ; voir J.Valynseele, La Parentèle de Charles et Yvonne de Gaulle, p.40) et les notices sur Pont-L’Evêque, Valognes, l’lle-de-France et Paris dans l’Histoire des Villes de France par A.Guilbert et une société de membres de l’Institut, 6 vol., 1844-48. 

 

«Son dernier travail, écrit Henri de Gaulle, consista dans une collaboration très active à un recueil de documents publiés par la Préfecture de la Seine et relatifs à l’histoire de Paris. Mon père fut chargé de publier les épitaphes de Notre-Dame avec des notes explicatives (…). Cette œuvre, imprimée par l’Imprimerie Nationale, est intitulée Recueil des Epitaphes de Notre-Dame

 

Après sa mort le 14 Août 1883, une courte notice nécrologique parut dans le Polybiblion. Elle était signée H.G. (sans doute Henri Gaidoz, ami de Charles). Elle se termine ainsi : 

 

«Chrétien fervent autant que tolérant, M.J. de Gaulle était membre de la société bibliographique. Les personnes qui l’ont connu garderont un pieux souvenir de cet homme modeste, instruit et bon, dont la longue vie a été une existence de travail et de désintéressement.» 

 

CHARLES DE GAULLE, UNE VIE BRISEE PAR LA MALADIE 

 

Charles de Gaulle

 

En l’état actuel de mes recherches, je ne sais presque rien de l’enfance du fils aîné de Julien-Philippe. Gageons que ce garçon studieux fut de bonne heure passionné par l’histoire, notamment celle du Moyen-Age. A quatorze ans, il a déjà composé un «tableau généalogique de la Maison impériale des Bonaparte» indiquant «la filiation de ses diverses branches et les personnages qu’elle a produits depuis le XIIè siècle jusqu’à nos jours» conservé aux Archives Nationales(6)

 

On retrouve sa trace à Marcq-en-Baroeul pendant l’année scolaire 1853-54 où il est élève de l’Institution libre, fondée par les prêtres de St-Bertin. On a conservé dans les registres de ce collège le palmarès d’un élève brillant, surtout en grec et en latin. Ch. de Gaulle avait acquis une solide culture générale et fut, comme son père, un excellent latiniste. C’est là qu’il tomba littéralement amoureux de la Bretagne et décida «de se faire Breton», mont da Vreton, comme on dit mont da veleg, se faire prêtre ! Il a lui-même raconté en 1872 les circonstances de cette étrange conversion : 

 

«Une bienheureuse indisposition m’y fit entrer à l’infirmerie qui était pourvue d’une petite bibliothèque particulière à l’usage des malades. Là, à ma prière, on me mit entre les mains le livre dont le titre m’attirait (c’était La Petite Chouannerie du vannetais Rio). J’essaierais vainement de décrire les sentiments qui m’agitèrent pendant cette lecture. J’aimais déjà la Bretagne ; mais à partir de cet instant, je me sentis Breton ; et, me jurant à moi-même qu’un jour je saurais la langue de ma patrie d’adoption, je me mis alors à transcrire lettre par lettre les mots alors pour moi si étranges de la belle ballade vannetaise de M. de la Vtllemarqué, un nom que je commençais dès ce moment à aimer.»(7) 

 

Ce fut beaucoup plus qu’une toquade d’adolescent. Ayant trouvé sa vocation de celtisant, il entreprit d’apprendre le breton, grâce aux ouvrages du lexicographe Le Gonidec, et le gallois. La maîtrise dont il fera preuve en écrivant avec aisance ces deux langues difficiles étonnera bientôt ses amis de Grande et de Petite Bretagne. Il bretonnisa jusqu’à son nom en «Chariez a Vro-C’hall». 

 

On perd à nouveau sa trace jusqu’en 1862 où il rédige une longue missive adressée à La Villemarqué. «Mes Vœux pour la Bretagne», où se mêlent rêveries romantiques et projets culturels ambitieux, mais précis. Il s’y qualifie de «soldat invalide avant d’avoir combattu» pour la cause bretonne. Il était donc déjà atteint de la mystérieuse maladie qui devait le priver de l’usage de ses jambes. Il mènera dès lors une vie de souffrance perpétuelle. Ce chrétien fervent qui ramena son père à la pratique religieuse acceptait la cruauté de son sort avec une résignation qui puisait son aliment dans la lecture quotidienne de la Vulgate et de l’Imitation de JésusChrist

 

Charles de Gaulle1 

 

Le délabrement de son état physique qui ne fit qu’empirer avec les années, la gêne dans laquelle se débattait sa famille l’empêchèrent de venir vivre en Bretagne comme il l’aurait souhaité et même de jamais fouler le sol de la terre qu’il aimait tant. Il voyageait en imagination dans les pays celtiques sur lesquels il était étonnamment bien informé. On pense à son propos à ce qu’écrivait Barbey d’Aurevilly à Madame de Bouglon : 

 

« Mon talent est une réaction contre ma vie. C’est le rêve de ce qui m’a manqué. Le rêve qui venge de la réalité impossible. » 

 

En 1864, il fit une entrée remarquée dans les lettres bretonnes en donnant à la Revue de Bretagne et de Vendée, mensuel catholique et monarchiste fondé en 1857 par le grand historien Arthur de la Borderie, une pièce dédiée «aux poètes de Bretagne» dont le Général de Gaulle citera quatre vers dans le fameux discours de Quimper où il annonça le référendum sur la régionalisation, en Février 1969.

 

Aux poètes de Bretagne 1

 

Aux poètes de Bretagne 2

 

Aux poètes de Bretagne 3

 

Aux poètes de Bretagne 4

 

Aux poètes de Bretagne 5

 

Quelques mois plus tard, il exposa dans la même revue un vaste programme qui devait permettre, selon lui, la renaissance des peuples celtiques, ces éternels vaincus. Ce manifeste intitulé Les Celtes au XIXè siècle – Appel aux représentants actuels de la race celtique fut aussitôt publié en brochure. L’emploi du mot «race», courant à l’époque (cf. le célèbre article de Renan dans la Revue des Deux Mondes sur La Poésie des races celtiques en 1854) ne saurait justifier qu’on fasse de Ch. de Gaulle, comme l’écrit Angrand, un «Gobineau de la race celtique». Je n’ai jamais trouvé sous sa plume le moindre mépris à l’égard de peuples qu’on jugeait volontiers sauvages de son temps. Au contraire, il parle avec sympathie des Indiens d’Amérique du Sud. 

 

Ce n’est pas ici le lieu d’analyser en détail sa pensée. Retenons cependant quelques idées-forces : 

 

«Les peuples ont le droit «imprescriptible» de «disposer d’eux-mêmes», mais, à cause de la censure impériale, il n’insiste pas sur ce point. 

 

– La langue est «le signe extérieur et le rempart de notre existence nationale». Il ajoute : 

 

«Tant qu’un peuple vaincu parle une autre langue que son vainqueur, la meilleure part de lui-même est libre encore.» 

 

Il présente aux Bretons divers moyens de sauvegarder leur langue : édition de revues et de livres en tous genres. enseignement de leur «idiome» dans les écoles et les séminaires, création de concours poétiques comme il en existe en Flandre (il cite l’exemple des Sociétés de rhétorique flamandes) et au Pays de Galles, etc… 

 

– En véritable précurseur du panceltisme, il propose de renouer des liens d’amitié entre Bretons, Gallois, Ecossais et Irlandais, au-delà de leurs divergences religieuses et d’organiser des assises interceltiques. Cette idée put se concrétiser, non sans difficultés. Avec son ami l’historien Henri Martin (1810-1883), ‘disciple de Michelet gagné à la cause des Celtes, il prépara de Paris la tenue du premier Congrès Celtique lnternational qui eut lieu à St-Brieuc en octobre 1867. Incapable de se déplacer, Ch. de Gaulle y fit lire par La Villemarqué un long mémoire sur l’Etat des littératures indigènes dans le pays celtique et de l’intérêt que présentent le maintien et la culture de ses idiomes

 

– A une époque où l’émigration irlandaise et galloise vers l’Amérique privait les pays celtiques de beaucoup de leurs forces vives, il encouragea dès 1863 la création par les Gallois d’une colonie en Patagonie, le Bro Wenn, et souhaita que des Bretons puissent se joindre à eux pour y vivre en paix et se préparer à «de nouvelles et glorieuses destinées». Aujourd’hui encore, plusieurs milliers d’Argentins conservent fièrement le souvenir de leurs origines «cymriques». 

 

Encouragé par l’accueil chaleureux des poètes bretonnants groupés sous la houlette de La Villemarqué en une confrérie. la Breuriez Breiz, Ch. de Gaulle s’efforça en vain de dynamiser cette association peu active et de lui faire prendre des initiatives concrètes en faveur du breton, alors que ses amis se contentaient d’écrire des élégies plaintives sur la disparition des «antiques mœurs nationales» et l’invasion des modes parisiennes apportées par le chemin de fer, ce «dragon rouge annoncé par Merlin», comme l’appelait Brizeux. 

 

Au printemps 1870. profitant du vent de décentralisation qui soufflait alors sur l’Empire libéral, le savant Henri Gaidoz qui s’apprêtait à lancer la très sérieuse Revue Celtique dont l’idée lui avait été suggérée par de Gaulle décida de soumettre au Corps Législatif une Pétition pour les langues provinciales. Il en rédigea le texte avec son ami infirme et le comte Hyacinthe de Charencey, conseiller général de l’Orne et spécialiste du basque et des langues amérindiennes. Ce singulier trio associait deux royalistes et un républicain passionnés de linguistique et soucieux de défendre des cultures menacées. Les arguments mis en avant dans cette pétition ne diffèrent guère de ceux que développent encore aujourd’hui les partisans du bilinguisme précoce. Elle reçut un accueil favorable dans le monde savant en France et à l’étranger(8), mais avec la guerre cette question de l’enseignement des langues régionales fut enterrée. Ensuite, le climat politique devint défavorable, les «hussards noirs» de la République ayant repris la lutte contre les différents «patois» qui symbolisaient à leurs yeux, comme à ceux de l’Abbé Grégoire, l’obscurantisme et la superstition. 

 

La guerre de 1870 et la Commune furent pour les De Gaulle comme pour les autres Parisiens une période difficile. Contraints de déménager, ils furent accablés par la défaite française. Les deux frères de Charles s’étaient portés volontaires dans les mobiles de la Seine et Henri fut même blessé en combattant devant St-Denis. Les excès anti-religieux des Communards (un ancien professeur d’Henri au collège des Jésuites, le Père OIivaint, fit partie des otages fusillés) durent horrifier cette pieuse famille. Dans une lettre à Henri Martin conservée à la B.N., Ch. de Gaulle analyse les causes de l’effondrement de la France et estime qu’une «régénération» est possible : 

 

«Quoi qu’en ait dit un insolent professeur de Berlin, ce n’est pas à cause du sang celtique qui coule dans ses veines que la France a été vaincue ; nous allons nous efforcer au contraire de la retremper aux sources vives du génie de notre race.»

 

Après 1872, la détérioration de la santé de Ch. de Gaulle ne lui permet presque plus d’écrire et son dernier article de philologie bretonne paraît en 1873 dans la Revue Celtique. Les rares témoignages que nous possédons sur ses dernières années nous laissent entrevoir le caractère douloureux de la vie du pauvre reclus : 

 

«Il me développa doucement comme un résigné ses utopiques projets. Il parlait en haut, comme on dit des mourants, par-dessus la terre, et de sa voix si caressante.»

 

Ainsi s’exprime le poète trégorrois Narcisse Quellien, un ami de Renan, qui lui rend visite deux mois avant sa mort. Ch. de Gaulle s’est éteint le 1er Janvier 1880 à l’âge de 43 ans et repose au cimetière du Montparnasse dans la tombe où furent aussi inhumés ses parents qui lui survécurent quelques années. 

 

On peut penser que cet attachant personnage, «cette belle intelligence mal servie par son corps» (La Borderie) eût été. s’il en avait eu la force, l’un des pionniers français des études celtiques, aux côtés de Gaidoz et de d’Arbois de Jubainville. De sa courte et pénible existence, nous retiendrons quelques principes moraux qui ne seront point perdus dans la famille : l’horreur du renoncement et le refus du fatalisme («Si ma voix pouvait être entendue, écrivait-il, je voudrais leur redire à chaque instant combien le découragement est honteux, combien l’oubli est lâche, combien ils ont encore de raisons d’espérer»), le courage quotidien dans l’adversité et la confiance en un Dieu «qui ne laissera pas sans récompense les luttes livrées pour la patrie d’ici-bas».(9) 

 

 Élisabeth COIN

L’auteur est titulaire d’une licence de breton et a soutenu une maîtrise de celtique

 

Généalogie Charles de Gaulle

NOTES 

 

1 – P.Pierrard, La Vie ouvrière à Lille sous le Second Empire, 1965, p. 273 : M.Marcq, Charles de Gaulle, la Légende du Nord, p. 31-33 ; P.Rebou, Regard sur Joséphine de Gaulle, Revue du Nord, tome LXVI, n° 261-262, Avril-Sept. 1984. Voir aussi G. de Bournazel, Un petit Lillois de Paris. Charles de Gaulle ; Plon, 1984, p. 27-30. 

 

2 – Les Annales Hannoniae du cordelier flamand Jacques de GUYSE, mort à Valenciennes en 1399. avaient déjà été traduites au XVlè siècle. Un historien prolixe, le marquis FORTIA D’URBAN (1756-1843) en publia le texte avec une nouvelle traduction et des notes de 1826 à 1836. Dans sa préface du tome IV, 1827, on lit la mention suivante : « M. Degaulle (sic), jeune homme plein de mérite, s’est associé depuis quelque temps au travail de la traduction. » 

 

3 – Sur A.Dinaux (1795-1864), voir la notice de M.Limouzin-Lamothe dans le Dictionnaire de Biographie Française. tome Il, p. 371. 

 

4 – L’académicien Pierre-Antoine Lebrun (1785-1873), auteur d’une tragédie célèbre à l’époque. Marie Stuart, était directeur de l’Imprimerie royale sous Louis-Philippe. 

 

5 – Sébastien le Nain de Tillemont (1637-1698), élève de Nicole à Port-Royal, ordonné en 1676, était resté très lié aux milieux jansénistes. Après la dispersion des «solitaires», il se retira sur son domaine de Tillemont où il écrivit des livres d’érudition sur l’histoire de l’Eglise. 

 

6 – Ce document a été retrouvé par Angrand. Voir son article dans la revue Europe

 

7 – Epilogue à l’art chrétien (sur un livre de Rio), Revue de Bretagne et de Vendée, Août 1872, p. 73. 

 

Le Vicomte Hersart de la Villemarqué (1815-1895) est l’auteur du fameux Barzaz-Breiz, recueiI de chants populaires bretons dont la 1ère édition parut en 1839 et qui fut ensuite accusé d’être un faussaire, comme Macpherson, notamment par le grand folkloriste Luzel. Sur la querelle du Barzaz-Breiz, voir les thèses de Gourvil (Rennes, Oberthur, 1960) et de D.Laurent (Ar Men, 1989). De Gaulle resta jusqu’au bout un disciple admiratif et dévoué du vicomte, 

 

8 – La pétition … fut éditée par Gaidoz en 1903. Il donne, p. 33, le texte de la lettre de soutien, adressée en Juin 1870, par De Coussemaker, président du Comité flamand de France. 

 

9 – Les Celtes au XIXè siècle, RBV. Nov. 1864, p. 367. 

 

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE 

 

1 – Sur les grands-parents du Général et leur séjour à Valenciennes: 

 

– Michel MARCQ, articles parus dans La Voix du Nord, notamment ceux du 7/11/1971 et des 24, 28, 29 et 31/8/1980. 

 

– Michel MARCQ, Charles de Gaulle, La légende du Nord, Renaudot et Cie, 1988. 

 

– Abbé Francis QUESNOY, Quelques attaches de Charles de Gaulle avec le Nord de la France et la Belgique, Ensemble, n° 2, Juin 1980, P.93-101. 

 

– Raymond TOURNOUX, Jamais Dit, Plon, 1971 (la généalogie de la famille de Gaulle établie par M.Henri de Gaulle, p. 383 sq.

 

– F.Gourvil, Charles de Gaulle, Parisien bretonnant, Nouvelle Revue de Bretagne, 1947, nos 1 et 2.

 

– Joseph VALYNSEELE et Nicole DRENEAU, La parentèle de Charles et Yvonne de Gaulle, L’Intermédiaire des Chercheurs et des Curieux, 1990. 

 

– Joseph VALYNSEELE, Notices dans le Dictionnaire de Biographie Française, tome XV, p. 750-753. 

 

De Gaulle, fils du Nord, l, l’Essor : N° spécial de Nord-Eclair, 56 p., s.d. 

 

2 – Sur l’œuvre de J.-P. de Gaulle : 

 

Voir les notices nécrologiques du Polybiblion (XXXVIII, Juillet 1883, p. 277) et de la Revue Historique, Janv. Avril t884 (tome XXIV, p.874). 

 

3 -Sur Charles de Gaulle : 

 

Les articles de Ch. de Gaulle sont parus dans la Revue Celtique, le Bulletin de la Société d’Emulation des Côtes-du-Nord (actes du Congrès de 1867), Feiz ha Breiz, Ie Journal des Savants et surtout la Revue de Bretagne et de Vendée (de 1864 à 72). 

 

Voir aussi : 

 

  • P. Angrand, Charles de Gaulle, un Gobineau de la « race celtique », Europe, Mars 1966, p. 215-224.

 

  • J.Charpy, Une lettre inédite de Charles de Gaulle, le Kymri … , Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, XCV, 1969, p. 151-167. 

 

– E.Coin, Charles de Gaulle, barde breton, Chronique de Landévennec, AvriI 1989, p. 57-64. 

 

– F.GOURVIL, Charles de Gaulle, Parisien bretonnant, Nouvelle Revue de Bretagne, 1947, n° 1 et 2.